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mieux vivre ensemble le handicap: cesarina est handicapée, je suis valide. nous témoignons de nos luttes au quotidien pour faire évoluer les mentalités. on reconnait l'évolution d'une société à sa manière de traiter les différences. l'handicap disparaîtra quand le regard de la société française changera, quand l'intégration sera parfaitement réussie. il ne restera plus alors qu'à gérer la déficience et à réserver notre énergie pour construire une vie comme tout le monde plutôt que de la dépenser à lutter pour exister. nous espérons que demain tout deviendra possible. à propos de l'auteur archives février 2007 catégories accessibilité actualité handicap politique sociologie société vie locale see more abonnez-vous à ce blog (xml) blog powered by typepad 25 février 2007 travailleuses, travailleurs handicapés...! elles n'en parlent jamais arlette des travailleurs handicapés, ni le facteur de neuilly d'ailleurs. trop occupés à marteler leurs sempiternels refrains révolutionnaires. la personne handicapée ne doit compter que sur elle-même pour faire sa révolution intérieure, pour exister, pour aimer, pour travailler... trop d'entreprises françaises préfèrent payer une contribution financière plutôt que de respecter le quota légal de travailleurs (euses) handicapés dans leur société. manque d'information, ostracisme, crise économique, les raisons sont nombreuses. l'handicap est la première cause de discrimination . chaque année, des associations - pas toujours les plus représentatives - organisent des semaines de l'emploi. l'une de ces journées a eu pour cadre le quartier des affaires de la défense. manque de chance, l'arche - symbole du miterrandisme triomphant - est un lieu parfaitement inadapté pour les fauteuils roulants : marches nombreuses, ascenseurs en panne... cherchez l'erreur! le traitement médiatique réservé au travailleur handicapé est également édifiant. que voit-on comme reportages à la télé? - un entrepôt d'usine avec des handicapés mentaux qui vissent des boulons et qui affichent une mine satisfaite de leur sort - un atelier d'aide par le travail où des handicapés moteurs effectuent des tâches répétitives de mailing. ils ont l'air content, eux aussi. la vie ne leur a pas réservé le meilleur. ballottés de centres de rééducation fonctionnelle en foyers spécialisés, ils sont heureux de sortir, de prendre leur bus adapté pour faire quelques heures d'un boulot mal rémunéré. exploités, mais apparemment satisfaits de ces plages de liberté volées à leur vie bien réglée, aménagée et sécurisée. peu d'espace pour se frotter au monde extérieur, à la société, à sa dure loi. comment voulez-vous dans ces conditions qu'ils aient la moindre chance de s'insérer dans le monde du travail ordinaire, dans le monde tout court! "l'handicap et la vraie vie", voilà un bon titre. mais pour quelle vie? - une vie choisie, une vie subie, une vie par procuration. ceux qui parviennent à la "vraie vie" ont eu la chance d'avoir des parents qui les ont aidé à s'émanciper. certains font partie de cette minorité qui a pu poursuivre des études supérieures. quelques relations dans le monde du travail ont certainement été plus efficaces pour leur insertion professionnelle que toutes les structures mises en place pour faciliter la recherche d'un emploi. et encore! il faut avoir beaucoup de chance, beaucoup de courage et de ténacité pour décrocher un poste... et le conserver. c 2007 - philippe barraqué/cesarina moresi. tous droits réservés rédigé à 01:23 dans accessibilité , handicap , politique , société , vie locale | lien permanent | commentaires (0) | trackback (0) toi, moi...et le fauteuil il y a toi; c'est bien normal, tu es dans le fauteuil. il y a moi, ta moitié, qui le pousse. et puis il y a le fauteuil roulant : il est important, presque humain, contrariant comme tous les "presque" humains, mais respectable, car il nous donne à toi, à moi, une autonomie pour la vie quotidienne. quand je pousse le fauteuil, je suis handicapé, ou tout du moins je ressens sur moi des regards qui ne sont plus codifiés comme ceux que je croise dans ma vie ordinaire de valide. je suis celui qui pousse un fauteuil roulant. on m'examine, on me scrute, des regards se détournent, d'autres regardent à la dérobée. j'entends de subliminales questions qui passent dans le cortex des passants : "c'est son frère, tu crois? son ami, son mari, sa tierce personne? tierce. tiens encore le nombre trois : toi, moi... et le fauteuil. toi dans le fauteuil, on se dit que tu as l'habitude, qu'on se fait à tout. mais non, tu t'es adaptée, c'est tout. bien obligé. pas le choix. ton handicap - pardon ta déficience physique - tu ne la brandis pas comme une bannière, comme une raison d'exister. non, tu existes malgré ce fauteuil, en dehors de ce fauteuil. d'ailleurs quand tu rêves, tu marches, tu glisses au-dessus des champs de blé moutonnant, tu cours, tu folâtres, tu n'as plus de fauteuil. tu ouvres l'oeil. il est là qui t'attend. est-ce que le handicap a été une chance pour toi? - tu ne le penses pas. la voix du bon sens dit toujours qu'il vaut mieux être comme tout le monde, vivre dans un milieu aisé, avoir une bonne santé, etc. mais c'est comme ça, tu es dans un fauteuil et tu as ton compagnon qui le pousse. pour plus d'autonomie, d'indépendance, tu circules aussi en fauteuil électrique. j'essaye de te suivre, mais comme chacun sait, un handi en fauteuil électrique trace, slalome, écrase les pieds d'une vieille dame, d'une femme en robe à fleurs de la sécu, d'une jeune ingénue qui proclame la bouche en coeur : "parce que je le vaux bien!" et puis, il y a le fauteuil. c'est un personnage à part. il me salit les mains, les pantalons, quand je le remonte dans le coffre de la voiture. il a ses crises existentielles. il crève du pneu gauche quand ségolène fait une bourde, ça arrive assez souvent. il bute dans les ornières, tente un renversement en montant un trottoir mal abaissé de bondy. il écrase une canette jetée négligemment par une graine de barbare discriminée. qui m'a dit récemment que c'était monstrueux de mettre sur un même plan toi, moi... et lui? mais ne savez-vous pas que les objets ont une âme? si, il me l'a dit ce fauteuil. il nous remercie pour les bons soins qu'on lui donne, pour les cailloux chers à cabrel sur lesquels il crapahute élégamment. mais, mon cher fauteuil, tu me fatigues parfois quand je monte pour la énième fois un seuil de magasin mal abaissé, quand je contourne la énième voiture garée sur le trottoir, quand je dois me faufiler entre les tables d'un restaurant en dérangeant quelques vautrés attablés, quand je dois parlementer avec la sécurité d'un cinéma, d'une salle de spectacle pour qu'on daigne nous laisser entrer. délit de sale fauteuil, ça vaut bien un délit de sale gueule à l'entrée d'une boîte de nuit. les videurs ne nous refusent pas parce qu'on va foutre le boxon à l'intérieur. non, ils nous refusent parce qu'un fauteuil doit porter une cravate, que c'est un club privé et qu'on a qu'à s'arranger pour être comme tout le monde. ici n'entrent pas les fauteuils, ni les manchots qui ont une taille de nain de jardin. halde* là! ici commence la discrimination, ici finit la fabuleuse odyssée de toi, moi... et ce fauteuil par qui le scandale arrive. * halde - haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'egalité - tel. 08.1000.5000 2007 - philippe barraqué/cesarina moresi - tous droits réservés - rédigé à 01:17 dans handicap , sociologie , société | lien permanent | commentaires (0) | trackback (0) cinq millions de personnes handicapées en france oui, il y a cinq millions d'handicapés en france. et encore ces chiffres sont minorés, car le savez-vous? à soixante ans, les handicapés disparaissent des statistiques - c'est la loi -, ils rejoignent la cohorte des personnes âgées. bien sûr, dans ce chiffre surprenant - presque un français sur douze - tous ne souffrent pas d'une déficience importante. mais le chiffre est là : cinq millions de français représentant une minorité in